Faisant suite à son ouvrage phare La crise du monde moderne, dans cet ouvrage-ci (Le règne de la quantité et les signes des temps), écrit en 1945, soit plus d’un demi-siècle déjà, il envisage la réfutation des idéologies modernes à partir des principes métaphysiques. Plus d’un demi-siècle plus tard, ses mises en garde et ses anticipations se sont révélées exactes, et d’une affolante précision, que ce soit dans leurs applications politiques, sociales, économiques, scientifiques (ou plutôt scientistes), mathématiques, psychiques, psychologiques, géopolitiques, philosophiques, industrielles, intellectuelles et écologiques. On assiste bien à une domination de la quantité au détriment de la qualité (qu’elle soit intellectuelle, professionnelle, conjugale, familiale, spirituelle, sanitaire, etc.). Les principales superstitions du monde moderne y sont décryptées et battues en brèche (matérialisme, rationalisme, psychanalyse, « démocratisme » , scientisme, spiritisme et New Age, charlatanisme et pseudo-prophéties, etc.). Si les modernistes et les « rigoristes » de tous bords lisaient et méditaient profondément les considérations exposées dans cet ouvrage, ils ne seraient pas tombés dans les illusions et superstitions tenaces de notre temps. Tout y est exposé avec une rigueur « mathématique » limpide.