Epître sur l’intellect (Abû Nasr al-Fârâbî)

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L’Épître sur l’intellect de Farabi (c. 950) était surtout connue jusqu’à récemment dans sa traduction latine éditée et étudiée par E. Gilson en 1929. Ce traité, qui eut une certaine influence sur la scolastique latine, n’avait en français fait l’objet d’aucune étude d’ensemble dans sa version arabe publiée par les soins du P. Bouyges en 1938. C’est cette étude qu’on s’est proposé de mener à bien sur la base d’une nouvelle traduction commentée.


L’Épître sur l’intellect de Farabi (c. 950) était surtout connue jusqu’à récemment dans sa traduction latine éditée et étudiée par E. Gilson en 1929. Ce traité, qui eut une certaine influence sur la scolastique latine, n’avait en français fait l’objet d’aucune étude d’ensemble dans sa version arabe publiée par les soins du P. Bouyges en 1938. C’est cette étude qu’on s’est proposé de mener à bien sur la base d’une nouvelle traduction commentée. En bien cerner l’intention nécessitait d’en situer les thèmes à la fois dans l’histoire de la philosophie et dans la perspective de l’évolution de la pensée de Farabi. L’Épître révèle un penseur déjà maître de la falsafa naissante et dans la perspective de l’évolution de la pensée de Farabi. Bien loin du traité brouillon qu’on a voulu y voir, son étude attentive révèle un philosophe déjà maître de la philosophie développée dans ses œuvres plus tardives et maître également d’une pensée pédagogique qui a donné au traité sa facture particulière : clair sur les thèmes politiques du début du traité, qui sont analysés ici pour la première fois, puis volontairement elliptique vers la fin, au moment de conclure sur les Causes secondes et le Premier principe, Farabi va d’abord à la rencontre de ses lecteurs et les incite ensuite, par la difficulté croissante de l’exposé, à rechercher au-delà du traité les questions que celui-ci ne fait qu’esquisser. Tout en invitant ses contemporains à venir en apprendre plus auprès de lui, l’œuvre pose les fondements conceptuels de l’espérance philosophique et le terme de la vie humaine accomplie : l’immortalisation par la connaissance, au stade où l’intellect devient « acquis » (adeptus). Alexandre d’Aphrodise et en particulier son De anima servent ici de caution et de prétexte aristotéliciens à l’élaboration d’une doctrine dont l’ontologie de référence est inspirée du Plotin arabe.

 

BIOGRAPHIES

Al Farabi

Farabi (ob. 950), philosophe persan originaire des confins des mondes persan et turc (Transoxiane), vient s’établir à Bagdad vers la fin du IXe siècle. Là, après avoir fréquenté quelque temps les théologiens muʿtazilites de la capitale, il rompt non seulement avec la théologie islamique, mais aussi, plus largement, avec l’idée qu’il pourrait exister un savoir authentique fondé sur des prémisses religieuses. Il devient alors l’élève des philosophes péripatéticiens chrétiens de Bagdad. Ses maîtres, comme ses disciples connus, sont tous chrétiens. Avec ses collègues, il devient l’un des premiers grands commentateurs d’Aristote en arabe. Mais son œuvre ne doit pas davantage au christianisme qu’à l’islam. Tout en l’adaptant, il fait sienne l’idéologie religieuse des derniers Hellènes et prétend qu’une religion doit être l’analogue, au niveau de l’opinion, de la philosophie théorétique. Elle ne peut donc être fondée que par un philosophe accompli.

Philippe Vallat

Philippe Vallat, docteur en philosophie (Paris I, Panthéon-Sorbonne) et arabisant (INALCO, Egypte, Syrie), est ancien boursier de la Fondation Humboldt, ancien pensionnaire de l’Institut Français du Proche Orient (IFPO Damas) et chercheur associé du Laboratoire d’Etudes sur les Monothéismes (CNRS, Villejuif). Dans la même collection il a édité l’Epître sur l’intellect de Farabi (2012).

TABLE DES MATIÈRES

Introduction.
Abū Naṣr al-Fārābi, portrait d’une époque
I. Éléments de biographie
1. L’entrée en philosophie et la rupture avec l’islam et les religions révélées
2. 850-950 : le contexte païen de la falsafa
3. Allusions au contexte de persécution dans les écrits de Farabi. Derniers événements connus de sa vie
II. L’Épître sur l’intellect dans l’économie générale de la pensée de Farabi
III. Le premier calife omeyyade, Mu’āwiya (r. 661-680),était-il ‘āqil, « intelligent » ? L’Épître sur l’intellect
dans son époque
IV. Le De anima d’Aristote, les Ennéades de Plotin (Théologie d’Aristote) et le De anima d’Alexandre
d’Aphrodise dans la construction de la pensée de Farabi
V. Le texte

VI. Postérité
VII. La traduction et ses annotations
VIII. Modifications apportées au texte du P. Bouyges

IX. « Onto-noétique : l’intellect et les intellects chez Farabi »
Traduction. L’Épître sur l’intellect
Onto-noétique. L’intellect et les intellects chez Farabi
I. Introduction
II. Les principes propres de connaissance (mabādi’ al-ta’līm) des substances noétiques
III. Théorie de la Cause première

1. La Cause première est-elle d’abord un intellect ?
2. La triade ‘aql – ‘āqil – ma’qūl dans son application au Premier
3. Que pense le Premier ? Première esquisse : intelliger et produire
4. Ce que pense le Premier : seconde esquisse
IV. La procession des hypostases noétiques
1. Les Causes secondes
2. L’Intellect agent, les corps célestes, l’homme
3. L’homme, les corps célestes, l’Intellect agent
V. Les degrés de séparation et la séparation complète

Conclusion
Bibliographie
I. Auteurs grecs et arabes
II. Littérature secondaire
Index des auteurs anciens et personnages historiques (et index locorum)


 

Poids 0,371 kg
Dimensions 21 × 13,50 × 2,50 cm
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