Les sciences humaines modernes sont-elles une science universelle ? En tous cas, les mêmes sont enseignées dans la plupart des universités dans le monde.

Et pourtant, pourquoi, par exemple, comme l’observe Malek Bennabi, on peut trouver un « Manuel d’Architecture de l’Algérie » qui n’aborde nulle part l’architecture d’une mosquée mais qui aborde celle d’une église ?

Et pourquoi un cours d’histoire va-t-il raconter l’histoire humaine universelle comme si tout le monde est et doit passer par les mêmes étapes : par le « Moyen-Âge », par la « Renaissance », par les « Lumières », par la « modernité », par la Révolution française, par la révolution industrielle qui a détruit la planète, et enfin par la « postmodernité » ? En réalité, l’histoire de la conscience occidentale n’est pas identique à de la conscience humaine mondiale.

Des voix nouvelles, en Asie, en Inde, en Afrique, dans le monde arabe et même en occident, sont en train d’explorer une nouvelle voie, d’autres façons de faire des sciences humaines en lien avec la réalité de chaque contexte. Et qu’est-ce que l’islam peut offrir pour mieux comprendre l’unité de la diversité humaine ? C’est cette voie nouvelle qui est exposée dans ce livre.

Nayef bin Nahar al-Shammari est un jeune intellectuel musulman. Il est directeur du Centre Ibn Khaldun pour les sciences humaines et sociales, à l’université de Qatar. Il a obtenu un Master en philosophie islamique du droit et en jurisprudence, à l’Université Islamique Internationale de Malaisie. En 2014, il a obtenu son doctorat dans la même université, avec une thèse sur la banque islamique. Il a obtenu son deuxième doctorat en sciences politiques, en 2018, avec une thèse sur le changement et la permanence dans le système démocratique. Il a publié une dizaine de livres en arabe, dont : « De la laïcité au créationnisme », « Banque islamique dans l’État du Qatar », et « Introduction aux relations internationales ».