Saladin était pétrifié ; c’est alors qu’il eut comme un flash qui, soudainement, le tira de sa torpeur. Cette cellule, l’appellation de « cheikh » prononcée par le gardien, ces bruits de fouets, cette attitude stoïque du détenu, cette façon de s’adresser à Dieu, mais oui, comment ne pas y avoir pensé plus tôt !
Saladin, sauvé une fois de plus par sa connaissance de l’histoire, de son histoire, eut quelques frissons. Était-ce possible ? Cet homme si digne dans la douleur et dans l’épreuve ne pouvait être que celui-là même qui, au 9ème siècle, s’opposa au fils de Hâroun al Rashîd, al Ma’moun après que ce dernier eut décrété le mu‘tazilisme doctrine officielle du pouvoir abbasside. Il ne pouvait s’agir que de cet homme dont l’une des quatre écoles de pensée les plus célèbres du sunnisme porte son nom : Ahmed Ibn Hanbal !
Saladin parvint à se situer plus précisément. Ce qui l’inquiéta le plus, c’est qu’entre l’époque d’al Mansour, où il se trouva aux alentours de l’année 767, et celle de l’emprisonnement d’Ibn Hanbal, intervenue en 833, il avait fait un bond de moins d’un siècle. Autant dire qu’il était loin du but.
Concernant l’auteur, Lyess Chacal, ce dernier est docteur en langue et civilisation arabe (Université Paris IV Sorbonne) et spécialiste des questions éducatives grâce à une expérience de terrain reconnue de plus de 30 ans. Il a récemment publié « Quand je serai grand Inchaalah », premier livre illustré à destination des 7-11, aux éditions Oryms
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