« Il ne faudrait pas s’étonner que l’histoire doive renoncer à l’universalité du sens, fût-il celui d’une religion devenue impériale puis mondiale qui s’arroge de délivrer à tous sa vérité. C’est que l’histoire ne travaille pas sur le divin dans un absolu qui la dépasse. Elle oeuvre plus modestement à tenter de comprendre la manière dont les hommes de tel lieu et de telle époque ont cru, se sont représenté la divinité et lui ont rendu culte. »                                                                                                                                                                                           Jacqueline Chabbi

Depuis une trentaine d’années, l’œuvre de Jacqueline Chabbi, historienne et professeure honoraire des Études Arabes de l’Université Paris VIII occupe une place particulière dans le paysage de la coranologie contemporaine. Lire la suite Appliquant l’anthropologie historique comme méthode, elle tente de restituer les sens du texte coranique dans l’environnement social et humain qui l’a vu naître. En quoi cette démarche est-elle novatrice dans les études coraniques contemporaines ? Quels sont précisément les principes et les présupposés de la méthode proposée par Jacqueline Chabbi ? Comment situer ses travaux au regard des développements marquants de la coranologie des vingt dernières années ? Pour quelles raisons cette approche anthropologique a-t-elle suscité des réserves émises par d’autres spécialistes des débuts de l’islam ? Quels sont leurs arguments et que répond Jacqueline Chabbi à ces critiques ? Enfin, quelles sont les perspectives de recherche qui se profilent à l’aune de la méthode anthropologique et comment envisager sa complémentarité avec d’autres approches, notamment avec les progrès des découvertes épigraphiques ?