Qu’est-ce que « la science islamique » ? Beaucoup répondraient : « Ce sont les sciences religieuses ». Or, la distinction entre « sciences religieuses » (le Coran, la Sunnah, les hadiths, la shari’ah, etc.) et « sciences profanes » (sciences naturelles, sciences humaines, et les humanités) n’est pas islamique, contrairement à ce que l’on croit aujourd’hui.

L’histoire de la civilisation islamique — avec celle des mosquées, des universités, des bibliothèques et des manuscrits — montre que la recherche et l’enseignement intégraient une diversité de connaissances telles que les mathématiques, la logique, l’architecture, le commerce, les relations internationales, etc. On retrouve d’ailleurs cette diversité de connaissances valorisées et enseignées dans le cadre de la science islamique, par exemple dans l’œuvre d’Abu Hamid al-Ghazali, Redynamiser les sciences de la religion.

Ce livre invite à redynamiser la science islamique aujourd’hui. Car l’islam n’est pas simplement un ensemble de matières liées à la religion, à côté de l’ensemble des matières liées à la vie « profane » : c’est une façon de voir et d’orienter tous les domaines de connaissance et d’activité de la vie.

Alors, en quoi l’islam peut-il éclairer et orienter la façon de faire des « sciences humaines » ? Autrement dit, comment peut-il aider à mieux comprendre l’être humain et à transformer la société pour construire un monde plus juste ? Telle est la grande question abordée ici, à travers l’œuvre d’Al-Faruqi.

À propos de l’auteur

Isma’il Raji al-Faruqi (1921-1986) est l’un des plus grands intellectuels qui inspire encore l’époque actuelle, le monde occidental et musulman, notamment en Asie, dans le monde arabe et anglo-saxon. Toute son œuvre tourne autour d’une grande idée : l’amour sublime de Dieu doit se concrétiser à travers l’amour du Vrai, du Bien, du Juste et du Beau, dans toutes les activités humaines. L’islam est alors une voie concrète qui conduit à la formation d’une personne bonne et d’une civilisation humaine juste.